Running, sex and victory
Contre le vent notre course s’accorde, nos souffles se répondent, les planches sableuses de Deauville charrient moins de promeneurs c’est le matin le soleil est timide. Fière de ton corps d’athlète, de tes muscles durs et saillants, je ne veux pas te décevoir alors je rappelle toutes mes ressources depuis l’adolescence, celles qui me faisaient triompher de tous mes camarades à la course, j’étais toujours la première.
Très vite je me retrouve. Je te découvre autrement, dans l’effort physique, tu es beau.
Nos corps s’accordent et j’entends les vagues les cris incessants des mouettes, la ligne droite devant moi me fascine, je brave le temps qui fuit, mes 15 ans si lointains mais qui soudain renaissent dans chacune de mes foulées triomphantes, tu avais 25 ans, est-ce que tu aurais couru avec moi alors je me demande, mais c’est pas important, je brave l’année passée, les vagues noires de la tempête, la terreur et les hurlements, le bateau sombrant dans les flots, le capitaine noyant son équipage, le bois qui craque et les flots dévoreurs qui engloutissent armes et bagages, bêtes et gens en une seule bouchée…Je cours et tu es là et j’ai gagné. A mon tour d’écraser de toute ma force, de toute ma jeunesse sauvée à jamais, à mon tour d’écraser l’ennemi, à force de t’aimer j’ai réussi… "les tempêtes ne noient que ceux qui ne savent pas nager " avais-je écrit un jour !
Il y a aussi après l’effort. Le bain chaud où je te rejoins, nos jeux d’eau et d’amour, quand décidément le plaisir reprend tous ses droits : ton sexe dur me pénètre dans l’eau, la baignoire est trop étroite mais c’est assez pour être heureuse. Je nous aime.