Des armes et des liens

dessin : The Lover, Liz Creations

Encore des corps qu'enlace le désir, étroitement liés par des cordes serrées, mutuelles attaches de sang qu'entachent les blessures, encore des cris, échos infiniment répétés dans ce no man's land où les âmes errent entre ciel, terre et enfer, nulle part dans ce monde limité, les limites irrémediablement franchies se repositionnent-elles un jour ou jamais ?...Dans la froidure de l'hiver, la marque démoniaque et brûlante, l'odeur de soufre mêlée à celle de la sueur et du plaisir, maudite à jamais ou élue du destin qui suis-je en ce jour hors du temps, en ces lieux hors de tout espace, ange sombre du souvenir défiant l'avenir, démone lumineuse et triomphante au présent-seulement au présent ?...

Je suis la Femme de tous les défis, même ceux qu'on ne relève pas, des causes insoutenables, perdues, je cours de dédales en chemins de croix, avec ma boussole dans le coeur, ivre de plaisir, légère comme une plume d'oiseau arrachée qui vole et se suspend dans l'air avant de choir. Fière, indomptable, irraisonnée.

Je sais tous les coups et comment les rendre, tous les liens et comment les serrer pour l'éternité, tous les secrets qui jamais ne franchiront mes lèvres. Et dans mes yeux énigmatiques se reflètent les mille et uns plaisirs des chairs enflammées.

Seule et terrée dans ma salle d'armes, au milieu des armes ensanglantées, il m'arrive de pleurer parce que j'aime.

Parce que je t'aime encore mon amour.

Comments

[jerry ox]

Bonjour Val M , Tu es la femme de tous les défis et l'objet de l'Amour et du désir . Toujours un délice de te lire , un érotisme que j'apprécie beaucoup .

[La Pythie]

Rhooo, VS....un p'tit coup de mou ? Allons, vous trouvez la Hussarde sibylline ? Je dirais à moitié seulement.

La Pythie que je suis est bonne Déesse, je vous donne une indication :

Les choses -res, rea, réalité- précèdent les mots.

Là, ça vous éclaire, j'en suis sûr. Nan, n'allez pas vous irruer dans Foucault tout le WE pour vous éclairer, j'ai plus d'aspirine, d'abord.

Allez, un dernier indice : Ibis redibis non morieris in bello.

Mes souvenirs de Delphes.

[VS]

Là je te suis pas Val :(

[Maximilien]

Souvent, je dis que les mots ne nous appartiennent plus une fois nos plumes gravides épanchées. Ils vivent et prennent leur envol dans l'émotion du regard d'un autre. Les laissant flotter, les belles couleurs changeantes d'un kaléidoscope enfantin se défont sans cesse au rythme des maux dé-liés.



Enigmatique, oui certainement, tu l'es, et même Hussardologue ne verrait parfois dans tes mots que des reflets dont on ne sait où ils prennent leur lumière noire et où ils portent leurs cris de jouissance douloureuse. Le cœur des enfants-pas-sages en serait-il l’alpha et l’oméga ?



Les larmes qui sourdent aux paupières à force d’aimer, l'espace d'une aurore crépusculaire, comme autant de secrets livrés aux portes mi-closes, à l’extase, forment aussi des flaques amères dans un no woman’s land tu. Pourquoi faudrait-il tout savoir des énigmatiques ombres étrangères, si familières, qui cachent leurs larmes ?



Savoir ne sert à rien puisque cela n'empêchera jamais le Destin d’exister, s'accomplir, être.



Enfin.

[Pelleas]

Des maux sublimés comme toi seule sais le faire, belle Val...Merci pour ces mots-cadeaux.