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La Hussarde
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22 mai 2013

Sex and joy

ferenc wagner

photo : Ferenc Wagner

C'est un hôtel très simple, une étoile au compteur, pas d'ascenseur, la grosse qui m'accueille en bas mâche un chewing-gum en feuilletant un programme télé, chambre 41 je vais me taper les 4 étages, heureusement que j'ai un bon souffle je me dis en la remerciant mais elle me regarde plus elle regarde son programme télé. Il fait très chaud il est 18h30, je retire ma veste en jean et entame l'ascension.

Le tapis est usé forcément, mais quand même c'est propre, cela dit l'interdiction de fumer n'est visiblement pas respectée par tous les hôtes, ça sent la clope, ça me donne envie mais je me garde pour après. J'ai hâte de le revoir, même si ça fait que quelques semaines, il m'a promis une surprise comme j'aime en plus, j'ai hâte... Mon coeur bat un peu plus vite et c'est pas les étages qui font ça. Je suis au 4e, en face de moi une porte est entrebaillée, j'y vais.

La chambre est un peu sombre mais le soleil filtre par le rideau élimé de la fenêtre, j'ai chaud, je le vois pas, par contre devant moi un homme nu et à genoux sur le lit est en train de se branler fermement, c'est qui celui-là, me serais-je trompée de chambre, je suis un peu gênée mais pas lui, il me sourit et dit : "C'est toi ?! Putain ce que t'es bien foutue, il a pas menti le salaud, alors comme ça c'est toi qu'il se tapait régulièrement, c'est toi qu'es devenue sa nana maintenant, il m'a beaucoup parlé de toi tu sais, il paraît que tu fais plein de choses..."

Je dis rien, je garde les lèvres serrées, je suis pas le genre de fille à m'étaler, je préfère agir que parler dans la vie... Le mec a fermé les yeux et a continué de se branler, ça donnait envie de l'aider d'autant plus qu'il en avait vraiment une grosse alors je l'ai aidé. C'est à ce moment-là que A est apparu. Il sortait de la salle d'eau. Rien que le voir me regarder comme ça, ses lèvres fines qui me mettent dans un état second, ses yeux dans les miens qui me donnent envie de le défier et de tout lui donner - dès le premier jour ce fut ainsi, je crois que ce le sera toujours : "Alors comme ça t'es venue, il fait. Lui c'est X mon pote, il savait pas où dormir je lui ai dit qu'on lui laissait la chambre ce soir, t'es trop belle..." Tout a été si vite après, mon sang n'a fait qu'un tour, très vite des images pornos ont défilé sans queue ni tête, celles qu'on regarde ensemble, celles que je préfère, quand une fille se fait défoncer par plusieurs, celles qui allaient maintenant s'incarner pour mon plus grand plaisir ...

Je me déshabille. Les carreaux bleus de la salle d'eau c'est déjà un peu de fraîcheur dans cette fin de journée torride. Cela dit rien de calculé, j'aime pas les minauderies, j'aime pas en rajouter, et je sais que mon corps se suffit à lui-même pour consumer un homme. Mon jean gît sur le carrelage avec mon string, avec mon Tee-shirt et mon balconnet. J'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'il est là, tout près de moi, dans la chaleur et la moiteur de l'après-midi parisienne à son paroxysme. Il me plaque contre le mur, j'écarte les jambes en compas, j'entends son pote qui râle de plaisir, il me pénètre violemment, je crie, mes mains à plat sur les carreaux bleus, la tête renversée en arrière, sa main dans mes cheveux, comme c'est bon, comme il est dur, comme il est lui, comme j'aime ça.

Après je me souviens plus de la suite réelle des choses, tout se mêle en moi, leurs mains, leurs sexes durs, leurs bouches avides, mes cris, leurs regards, la vision dans le miroir ébréché de mon petit corps fragile défoncé et comblé, leur puissance, sa beauté à lui, inouïe, surplombant la scène, maître du jeu et de tout mon plaisir.

Si. Je me souviens quand même de la fin, fallait que je le prenne dans ma bouche totalement, j'ai été terrible, délicieuse, inextinguible, sans pitié, je lui ai rendu tout ce qu'il venait de me donner, agenouillée sur le lit devant lui je l'ai pompé à mort comme je sais faire, sans plus m'arrêter, en le laissant aller très loin dans ma gorge de temps en temps, quand je maîtrise bien ça va j'ai pas de haut-le-coeur, il a fini par venir dans ma bouche, mais j'ai reculé un tout petit peu et lui ai présenté mon visage afin qu'il en mette partout. J'ai fermé les yeux c'était trop bon son sperme chaud, doux et amer à la fois sur mes lèvres et sur ma peau, j'ai entendu son pote qui criait : "Vas-y mets-lui tout !" Il s'est pas fait prier. J'ai avalé tout ce qui coulai, j'ai pris le reste avec mes mains et je l'ai porté à mes lèvres, j'ai léché mes doigts et je le regardais pendant ce temps, c'était juste magnifique cet instant.

Quand on est repassés devant la grosse à l'accueil elle regardait toujours son programme télé, j'ai allumé enfin ma clope en sortant, on est allés manger une pizza, je sais toujours pas qui était X par contre A ne m'a pas déçue et j'ai adoré son cadeau. Dans la rue j'étais trop fière à côté de lui.

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Commentaires
A
Quelle belle plume !
V
C'est vrai ;)
E
cela donne envie d'avoir de nouveau souvenirs
V
Merci de tes précisions Erik...Moi je trouve pas mon texte "noir" ;) juste un peu cru et hard mais bon, ça fait partie aussi de ma façon de vivre, spontanée, entière, brutale et extrème. Je pense que l'écriture, quels qu'en soient les thèmes, est le reflet de la sensibilité de l'écrivain.
V
@Ange, j'aime les pierres brutes et tout ce qui est intact et qui conserve la primauté de l'instant...Mais il est rare que le lecteur moyen puisse faire la différence entre vulgarité et crudité, comme vous le faîtes si justement. Votre sensibilité est toujours en coïncidence avec mes mots ;) Merci...
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