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La Hussarde
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25 novembre 2014

Libres comme l'air

 

vlazareva1

photo : Valeria Lazareva

Je suis revenue des échappées - mais en était-ce vraiment, belle vagabonde au grand jour, le sexe à l'état brut, seuls les purs et durs en connaissent la procédure. Quant aux plaisances, plaisirs à demi-mots, j'ai toujours été assez exhib alors ça ne m'excite pas vraiment les mots cachés et les jeux interdits, j'aime au grand jour, désinvolte, provocante, impudique et j'emmerde les microcosmes comme il faut.

Tous semblables en fait. Tristement les mêmes. Sous des atours originaux, on baise toujours pareil et c'est d'une tristesse lamentable. On extériorise la petite touche extra-conjugale, juste ce qu'il faut n'est-ce pas, avec le petit doigt en l'air, la douche post-coïtale, le corps bien propre et l'âme légère, moi je me demande comment on peut jouir aussi facilement en fait. 

J'aime ne pas me laver quand il s'est branlé et a giclé partout sur mes seins, mon ventre, et le finir à la bouche, j'aime sentir encore longtemps son odeur et savoir qu'il a les mains pleines de moi au grand jour, je vous emmerde avec vos secrets de polichinelle. Colombine a le cul trop propre et Pierrot la queue trop molle vous dis-je. Mais tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, puisque Colombine et Pierrot sont toujours mariés et en missionnaire le samedi soir même s'ils se font chier ensemble au lit et dans la vie qu'importe, c'est beau l'amour y a pas à dire.

J'ai mon côté Antigone, mon côté 20 ans sans concessions, je suis contente car il m'a rejointe. 

C'est un no man's land, no woman's land aussi où on est un peu sur une île déserte, où les bons bourgeois nous regardent de travers, ça me fait rire parce qu'ils nous en veulent d'avoir trahi leur noble cause : pensez, on semblait tellement comme eux en apparence. Et oui, bonnes gens, vous avez été roulés dans la farine des enfants terribles : on n'a jamais été comme vous et votre hypocrisie moyenne est amusante.

Votre hypocrisie qui sent le foutre et la grande vaisselle du dimanche, repas copieux et familial en attendant lundi matin le sourire et le petit cul de la secrétaire juchée sur ses Louboutin payés à force de pipes taillées à la va-vite. Monsieur le Directeur de mes deux s'est rebraguetté et il est parti en réunion. C'est un homme qui a de beaux restes à 45 ans à peine.

J'aime être celle qu'on ne salue pas dans la rue. 

Maintenant j'en suis tellement fière.

Quand il m'embrasse à pleine bouche devant vos têtes enfarinées qui se détournent.

Je ne suis pas comme vous. Je n'ai jamais été comme vous. 

Je suis libre comme l'air.
Et j'ai rendu un homme libre.

 

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Commentaires
I
Dire que tu m'auras fait rire un jeudi matin. Moi aussi j'aime qu'il reste plein de moi et garder plein de lui, moi non plus je ne suis pas de celles que les bons bourgeois saluent dans la rue. Sacré texte !
P
Du Volcane à l'état pur, brut et taillé dans le roc (si j'ose dire, tu comprends pourquoi...)...Pas très loin d'Antigone oui, mis à part le désespoir qui ne t'habite pas, l'humour qui ne te quitte pas, même au bord du tragique, c'est ça qui est beau aussi, ton sourire à la fois cynique et innocent sur ce pauvre monde...
M
Pas à dire, c’est un texte que j’aime, peut être un de ceux des tiens qui a le plus de saveurs. Je l’aime autant que ces deux-là, hier soir, seuls au monde, libres et perdus dans la foule. Sur leurs lèvres qui se trouvèrent en faim, il y avait comme un goût de fruit rouge acidulé, comme le goût volé au temps et aux contingences, celui d’un interdit qu’on s’autorise et qu’on partage des lèvres tout entières. Ces lèvres qui s’abandonnent mutuellement parce qu’elles s’appartiennent sans s’accaparer. Equilibre.<br /> <br /> <br /> <br /> Goethe était là, dans un coin à les observer, souriant aux passants imbéciles, ceux qui déclarent sale-gueule les amants qu’ils clouent à leurs bancs pudiques, pour manque de goût disent-ils. Les affinités sont pourtant électives, aussi. Chimiques.<br /> <br /> <br /> <br /> Le goût de l’autre, c’est ça, comme un fragment évanescent de la pensée du Poète. Un souvenir qu’on emporte avec délicatesse. Sur soie.<br /> <br /> <br /> <br /> Si j’avais envie de le dire de manière plus grossière, peut-être parce que je ne suis pas trop feint, je dirais que trouver l’autre, c’est aussi s’adonner au goût de sa chatte, s’enivrer du parfum de sa fente, c’est la fouiller méthodiquement jusqu’au vertige des lèvres au bord du calice, tout autant que jouir du souvenir d’une framboise, esquisse d’un plaisir ultime en devenir. Garder cet Eux à même la peau, comme la part de l’ange qui perle à des lèvres bientôt repartagées, c’est juste magique. Sensuel-marquage. Animal.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à la douche post coïtale, comme tu dis, c’est pour donner le change, peut être à une qui sait être Chienne à ses heures et renifler la phéromone d’une autre, de celle qu’il aimerait appeler sa Privative. Il ne le pourra pas car il confond aimer et posséder, être et avoir. Il n’aura qu’une image, vide. Faute de goût.
V
Pas qu'un seul Val...oh non pas qu'un seul. La liberté est un des cadeaux rares et precieux que tu m as donné aussi...Comment l oublier ?... Et je n ai jamais connu une femme capable de l offrir comme toi...
S
le superbe texte "plein de pudeur rentrée" lol passionné chaleureux comme toi Volcane encore un grand merci
La Hussarde
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