Songe d'automne
photo : Dbond
La brume enclave le quartier.
Les images, toutes les images s'affolent, se précipitent, se cognent, se fondent, dans un brouhaha silencieux, nos regards seuls ont suffi à les libérer. Violentes, terribles, échevelées, lumineuses, aveuglantes, cinglantes, brûlantes, éternelles. Et pourtant non...nouvelles toujours. Comme un tiroir sans fond qu'il suffit d'ouvrir pour libérer les flots fantasmatiques de deux consciences fondues dans la même préhension du plaisir, et dans la même vie du désir.
Des chevaux blancs galopent à travers une campagne lointaine à jamais, nous y sommes enfin, toi et moi, quelque part qui n'existe pas, comme dans ce conte érotique que tu m'avais écrit il y a déjà longtemps, le temps s'effrite devant l'éternité, au matin nous serons là encore - moi exténuée de plaisir, entre tes mains rendue quand les autres, tous les autres seront partis, toi seul, enveloppant mon corps fragile qui a tout demandé, tout pris, toi seul enfin contre moi, tes mains rudes si douces caressant ma peau, avant que je ferme les paupières, apaisée.
C'est un château blanc, un petit Versailles ou un Trianon, tu te souviens, les cavaliers sont tous repartis à l'aube, et toi tu es resté pour me finir et pour t'occuper de moi - je suis tienne.