3+1
photo : Justin Grant
Ils étaient deux, un dans chacune de mes mains que je branlais d'abord doucement, avec insistance et tendresse, puis les sentant si durs, avec plus de vigueur - le troisième était en train de me mettre au même rythme exactement. Le troisème c'était Toi.
Le rythme c'était moi qui le donnais, au gré de mon désir qui montait d'abord sourdement puis avec une puissance terrible, retenu par ma maîtrise, au bout de mes mains fragiles et habiles, retroussant les glands, caressant, revenant, montant, descendant, les doigts serrés de plus en plus sur leurs pieus comme l'auraient fait mes mains sur des mâts, au bord du naufrage.
Toi tu avais la même délicatesse d'abord que moi, puis soudain, sans crier gare, comme moi qui passai à la vitesse supérieure, tu as commencé à me défoncer purement et simplement. Comme j'aime. Je sens encore mon corps ouvert sous tes assauts, mon délire qui montait, le leur de me voir ainsi prise, de me voir au bord de l'abîme, la tête renversée, tes mains attrapant mes cheveux avec puissance, mes mains ne lâchant rien, mon désir de les faire venir à tout prix, sans autre issue possible que l'éjaculation.
J'ai tenu les rennes de mes trois étalons, les relâchant enfin avec douceur, et parce qu'ils étaient si excellents et qu'ils le méritaient...Alors il n'y eut plus de limite à leurs galops foudroyants, à l'instant T j'ai déposé ma maîtrise entre tes mains pour mieux te laisser venir, et parce que je voulais être avec toi en cet instant. J'ai senti monter la sève dans les pieus que je tenais et quand ils sont venus j'ai desseré enfin mes mains, offrant tout mon corps à leurs semences. Au même moment tu as explosé en moi, enfin j'ai libéré complètement mon plaisir et j'ai hurlé de vous voir si beaux, si puissants, si mâles et de me permettre d'être Moi en cet instant suprême.